Laurent Médéa a l’honnêteté de le reconnaître : il a mené cette recherche post-doctorale en 18 mois et sans être un spécialiste de sociologie de la délinquance, elle ne peut donc pas prétendre être complète sur le sujet. Sa recherche est cependant intéressante à plus d’un titre. D’abord parce qu’elle défriche un terrain presque vierge, ce qui est toujours un événement à signaler. Ensuite parce qu’elle présente beaucoup de données, en liaison avec une méthodologie riche et variée. Outre la lecture des données institutionnelles et le dépouillement de la presse, le chercheur a mené de très nombreux entretiens individuels ou collectifs avec des professionnels (magistrats, travailleurs sociaux, médecins, psychologues, agents pénitentiaires) ainsi qu’avec des responsables associatifs. Il a même réalisé des récits de vie avec 21 jeunes délinquants. Il a de surcroît fait quelques incursions dans les archives judiciaires et dans les archives tout court. Il a ainsi réuni une très grande quantité d’informations. Enfin, le travail est bien entendu intéressant à discuter par les interprétations qu’il propose, notamment sur la « question identitaire ».