La Martinique, une des plus vieille colonie française, est aujourd’hui un département d’outre-mer rongé par les inégalités et les rancoeurs post-coloniales. Grèves à répétitions, chômage supérieur à 20%, climat social délétère. 160 ans après l’abolition de l’esclavage, noirs et blancs n’ont pas cicatrisé les plaies de l’Histoire. Les « Békés », héritiers des familles de colons blancs sont toujours les vrais maitres de la Martinique. Arrivés sur l’ile au 17 ème siècle, les familles «Békés» représentent aujourd’hui moins de 1% de la population martiniquaise. Les descendants des colons ont toujours entre les mains 20% du PIB de l’ile. Le coeur de leur puissance est la propriété foncière et leur sens des affaires: ils possèdent 52% des terres agricoles, ils contrôlent 40% de la grande distribution en Martinique, ils sont en situation de quasi monopole dans l’industrie agroalimentaire. Les autres atouts des patriarches Békés, ce sont leurs connexions politiques, à Paris et à Bruxelles, où ils défendent leurs affaires familiales au plus haut niveau. La connivence entre les grandes familles Béké et le pouvoir politique a été mise au jour en 2007 avec l’affaire du chlordécone. Un pesticide interdit en France à l’origine d’ une catastrophe sanitaire majeure aux Antilles françaises.