Depuis que les luttes écolos sont devenues mainstream, on associe souvent la nourriture bio, le véganisme ou l’écoféminisme aux personnes blanches CSP+. Comme si l’écologie ne concernait pas les personnes racisées. Cette récupération fait écho à des clichés racistes qui matérialisent la ligne raciale qui traverse ces sujets : les pays dits “du Sud” seraient en retard sur la conservation de l’environnement, les cuisines non-occidentales seraient très carnées… De quoi parle-t-on quand on évoque le véganisme, l’animalisme ou l’écoféminisme ? Par quels moyens peut-on tisser des liens entre les luttes féministes et antiracistes d’un côté et les luttes environnementales de l’autre ? Comment conscientiser les pratiques écolos peu visibilisées qui existent dans des milieux populaires et non-blancs ? Pour en parler, Rokhaya Diallo et Grace Ly reçoivent Myriam Bahaffou, doctorante en philosophie féministe et militante écoféministe et vegan. À force de se sentie exclue de la lutte telle qu’elle était formulée par le véganisme blanc, la chercheuse s’est mise à questionner la blanchité et les autres mécaniques de domination à l’œuvre dans ces milieux militants. Elle prône un militantisme écolo ancré dans une expérience et un point de vue situé·es.

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